La visite officielle du Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko en Chine, du 20 au 27 juin 2025, a marqué un tournant stratégique dans les relations sino-sénégalaises. Inscrite sous le sceau d’un « partenariat pragmatique », cette mission, la première de M. Sonko hors du continent africain depuis sa nomination, a souligné la volonté du Sénégal de diversifier ses alliances et de renforcer sa souveraineté économique. Les accords conclus couvrent des domaines variés et prioritaires pour le développement national, notamment la coopération financière, l’économie numérique, les infrastructures de transport et l’industrie.
Sur le plan financier, des discussions ont eu lieu avec d’importantes institutions chinoises et la possibilité d’émettre des « Panda Bonds » a été évoquée, offrant des perspectives de financement à des taux d’intérêt compétitifs. La Chine a manifesté sa confiance dans la capacité du Sénégal à surmonter sa situation financière actuelle, s’engageant à débloquer des financements pour des projets majeurs, notamment l’autoroute Mbour-Fatick-Kaolack et la deuxième phase du projet hydraulique rural. L’adhésion du Sénégal à la Banque Asiatique d’Investissement dans les Infrastructures (AIIB) renforce également ses options de financement.
Dans le secteur numérique, l’accord avec Alibaba Cloud pour l’implantation d’une « cloud region » au Sénégal est un jalon majeur du « New Deal Technologique », visant à faire du pays un hub numérique régional. Les infrastructures de transport verront une transformation significative avec l’acquisition de bus électriques et la mise en place d’usines d’assemblage, contribuant à une transition verte. Des partenariats dans l’agro-industrie, les énergies renouvelables et la logistique portuaire sont également en cours.
Historiquement, les relations sino-sénégalaises ont évolué d’une coopération idéologique à une diplomatie axée sur les intérêts, avec un rééquilibrage stratégique du Sénégal dans un monde multipolaire. Cependant, des défis persistent, notamment le déséquilibre de la balance commerciale, les préoccupations liées à la dette et la nécessité d’assurer la transparence et l’intégration de l’emploi local dans les projets chinois. La mise en œuvre réussie de ces accords dépendra de la capacité du Sénégal à renforcer ses mécanismes de suivi, à garantir le transfert de technologie et à veiller à ce que les bénéfices soient tangibles pour l’ensemble de sa population, tout en maintenant sa politique de diversification et d’affirmation de sa souveraineté.
- Introduction: Contexte de la visite d’Ousmane Sonko en Chine
1.1. Objectif et signification stratégique de la visite (20-27 juin 2025)
La visite officielle du Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko en République populaire de Chine, qui s’est déroulée du 20 au 27 juin 2025, a été un événement diplomatique de première importance. Cette mission, qui l’a mené à Pékin et Hangzhou, a été explicitement placée sous le signe d’un « partenariat pragmatique ». Il s’agit de la première visite officielle de M. Sonko en dehors du continent africain depuis sa nomination en avril 2024, ce qui confère une signification particulière à ce déplacement et souligne la haute priorité accordée par le nouveau gouvernement sénégalais à cette relation bilatérale.
L’objectif principal de cette visite était de renforcer la coopération bilatérale, en mettant un accent particulier sur la valorisation du secteur privé et la conclusion de partenariats jugés « prioritaires pour le développement national ». Le Premier ministre Sonko a exprimé une « grande satisfaction » à l’issue de ses rencontres, annonçant que les Sénégalais verraient des « retombées concrètes » de cette mission diplomatique dans les jours et semaines à venir. La composition de la délégation sénégalaise, incluant des ministres clés de l’économie, de l’énergie, du pétrole, des mines, des infrastructures, des transports, des communications et du numérique, témoigne de l’approche multisectorielle et axée sur les résultats de cette mission.
La décision de faire de la Chine la première destination non-africaine de M. Sonko est une démarche hautement symbolique et stratégique. Elle indique une volonté délibérée de rééquilibrer la politique étrangère du Sénégal. Ce choix vise à signaler aux partenaires traditionnels, notamment occidentaux, que le Sénégal cherche activement à diversifier ses alliances et à réduire les dépendances historiques. Cette orientation s’inscrit dans une dynamique plus large de coopération Sud-Sud, où le Sénégal perçoit la Chine comme un partenaire crucial pour sa nouvelle vision de développement. La politique chinoise de non-ingérence dans les affaires intérieures des pays partenaires est particulièrement attrayante dans ce contexte, car elle peut permettre au Sénégal d’obtenir des conditions de financement potentiellement plus favorables ou moins contraignantes par rapport aux prêteurs occidentaux.
1.2. Évolution de la politique étrangère du Sénégal et « Vision Sénégal 2050 »
Sous l’impulsion du Président Bassirou Diomaye Faye et du Premier ministre Ousmane Sonko, la diplomatie sénégalaise s’engage sur une voie qui marque une divergence par rapport à son héritage historique. Cette nouvelle orientation se caractérise par une « diversification des alliances » et une posture plus affirmée vis-à-vis des partenaires stratégiques traditionnels. M. Sonko a clairement énoncé la vision de son gouvernement : un « Sénégal souverain », un « hub économique ouest-africain », et un « partenaire respecté » sur la scène internationale.
Cette vision est intrinsèquement liée à la « Vision Sénégal 2050 », un programme de développement ambitieux à long terme. Ce plan vise à réduire la dépendance vis-à-vis de l’étranger, à tripler le revenu par habitant d’ici 2050 et à atteindre une croissance annuelle soutenue de 6 à 7 %. La politique étrangère du Sénégal, dans ce cadre, met l’accent sur le « respect mutuel, l’égalité et la non-domination » dans ses partenariats. Le Premier ministre Sonko a insisté sur la nécessité de « donner un contenu à notre souveraineté », reflétant une volonté profonde de maîtriser les choix stratégiques du pays et de s’assurer que les partenariats servent les intérêts du peuple sénégalais.
L’accent mis par M. Sonko sur la « souveraineté » et la volonté de « diversifier ses partenariats, redéfinir ses alliances et sortir d’une dépendance vis-à-vis des canaux traditionnels » est une composante essentielle de cette nouvelle approche. Le gouvernement actuel considère cette diversification, notamment vers des puissances émergentes comme la Chine et d’autres nations asiatiques (Malaisie, Indonésie, Vietnam) , comme un moyen d’acquérir une plus grande autonomie et un meilleur contrôle sur son propre programme de développement. Il s’agit d’un changement stratégique manifeste par rapport aux administrations précédentes, qui ont souvent maintenu des liens plus étroits avec les partenaires occidentaux traditionnels. L’approche « non intrusive » de la Chine est particulièrement attrayante dans ce contexte, car elle correspond à l’aspiration du Sénégal à conserver le contrôle de sa politique intérieure.
- Accords clés et domaines de coopération
La visite du Premier ministre Ousmane Sonko en Chine a abouti à la signature de « plusieurs accords » et de « multiples protocoles d’intention », couvrant des secteurs jugés prioritaires pour le développement national du Sénégal. Ces engagements sont le reflet d’un « partenariat pragmatique » qui vise des résultats concrets. Au total, 12 accords majeurs ont été conclus.
2.1. Coopération financière et initiatives de gestion de la dette
Des accords financiers ont été signés avec des institutions financières chinoises de premier plan, notamment l’Agence Chinoise de Coopération Internationale pour le Développement (CIDCA), Exim Bank, la Banque Industrielle et Commerciale de Chine, et la Banque de Développement de Chine. Un aspect notable des discussions a été la possibilité pour le Sénégal d’émettre des « Panda Bonds » sur le marché financier chinois, à des « taux d’intérêt assez intéressants ». Les Panda Bonds sont des obligations libellées en Yuan et émises sur le marché obligataire intérieur chinois par des entités non chinoises.
La Chine a exprimé sa confiance dans la capacité du Sénégal à surmonter sa situation financière actuelle, la qualifiant de « passagère ». Le Premier ministre chinois, Li Qiang, a encouragé le Sénégal à stimuler la demande intérieure, à améliorer les recettes fiscales et à alléger sa dette par le développement. Un engagement crucial a été pris par la Chine pour débloquer les financements de deux projets d’infrastructure majeurs : l’autoroute Mbour-Fatick-Kaolack et la deuxième phase du projet hydraulique rural. Ces financements avaient été suspendus suite à un audit des finances publiques sénégalaises. Par ailleurs, le Sénégal a marqué une « adhésion historique » à la Banque Asiatique d’Investissement dans les Infrastructures (AIIB), une institution dotée d’un capital de 100 milliards de dollars, majoritairement dominée par l’Asie, qui finance des projets stratégiques.
Le tableau suivant récapitule les principaux accords et engagements financiers :
Table 1: Aperçu des Accords Financiers et Engagements Clés
Partenaire Financier Chinois / Mécanisme |
Type d’Accord / Engagement |
Projets Spécifiques (si applicable) |
Détails Clés / Implications |
Sources |
CIDCA, Exim Bank, ICBC, China Development Bank |
Accords financiers |
Non spécifié |
Coopération financière abordée dans de nouvelles perspectives |
|
Marché financier chinois |
Émission potentielle de Panda Bonds |
Non spécifié |
Lever des fonds à des taux d’intérêt intéressants ; dette du Sénégal jugée soutenable |
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Gouvernement chinois |
Déblocage de financements |
Autoroute Mbour-Fatick-Kaolack, 2ème phase projet hydraulique rural |
Confiance dans la capacité du Sénégal à surmonter sa situation financière ; modalités pratiques à définir |
|
AIIB (Banque Asiatique d’Investissement dans les Infrastructures) |
Adhésion historique |
Non spécifié |
Institution avec 100 milliards de dollars de capital, finance des projets stratégiques |
|
L’engagement financier renouvelé de la Chine après la révélation d’une dette publique sous-estimée au Sénégal est un élément notable. L’audit avait initialement entraîné la suspension de certains financements de projets. Cependant, la Chine, tout en reconnaissant la situation, a exprimé sa confiance et s’est engagée à débloquer des fonds et à explorer de nouveaux mécanismes comme les Panda Bonds. Cette dynamique complexe suggère que les intérêts stratégiques à long terme de la Chine au Sénégal, tels que le positionnement du pays comme un hub régional et son alignement avec la Vision 2050, peuvent l’emporter sur les préoccupations financières immédiates. Cela pourrait également indiquer que la Chine adapte sa stratégie d’engagement à l’accent mis par la nouvelle administration sénégalaise sur la transparence , ou qu’elle privilégie la continuité des projets stratégiques, indépendamment des irrégularités financières passées, tant qu’une voie claire vers le remboursement ou le bénéfice stratégique est établie. Cette approche confirme l’engagement à long terme de la Chine envers le Sénégal, même dans les périodes d’incertitude financière.
2.2. Économie numérique et transfert de technologie (ex: Alibaba Cloud, New Deal Technologique)
Un axe majeur de la coopération a porté sur l’économie numérique. Des accords ont été signés avec le gouvernement chinois pour le développement de ce secteur, et plus spécifiquement avec Alibaba Cloud. Le partenariat avec Alibaba Cloud prévoit l’« implantation d’une cloud region » au Sénégal, une infrastructure numérique essentielle qui bénéficiera à l’écosystème sénégalais et, plus largement, à toute la région ouest-africaine.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre du « New Deal Technologique » du Sénégal, un programme ambitieux visant à placer l’innovation au cœur du développement national. L’objectif est de créer une économie numérique résiliente, génératrice d’emplois et ouverte sur le monde. Le programme prévoit le développement d’infrastructures critiques telles que la fibre optique, la 5G et l’intelligence artificielle (IA), ainsi que le transfert de compétences et des investissements pour l’écosystème des startups sénégalaises. Il est également prévu que cette coopération contribue à l’héritage numérique des Jeux Olympiques de la Jeunesse de Dakar 2026. Des discussions ont également eu lieu concernant la possibilité pour le Sénégal de fabriquer des composants informatiques et des circuits électriques.
À l’échelle mondiale, Alibaba Group a annoncé un investissement d’au moins 380 milliards de yuans (environ 53 milliards de dollars US) sur les trois prochaines années pour faire progresser ses infrastructures de cloud computing et d’IA. Bien qu’aucun montant spécifique pour la région cloud au Sénégal n’ait été détaillé, ce projet s’inscrit dans cette stratégie d’investissement globale.
L’accent mis sur l’établissement d’une « cloud region » pour le Sénégal et pour l’ensemble de la région , ainsi que la mention explicite de la « souveraineté numérique » , dépassent la simple adoption technologique. Cette orientation révèle l’ambition du Sénégal de se positionner comme un hub numérique majeur en Afrique de l’Ouest. En réduisant sa dépendance vis-à-vis des centres de données externes et en cherchant à contrôler sa propre infrastructure numérique, le Sénégal vise à tirer parti de cette capacité pour renforcer son influence régionale et son intégration économique. Cette démarche s’aligne avec la vision plus large de M. Sonko de faire du Sénégal un « hub économique ouest-africain » , marquant ainsi une initiative stratégique pour exploiter l’infrastructure numérique au service du leadership régional et de l’intégration économique.
2.3. Développement des infrastructures et des transports (ex: bus électriques, hydraulique rurale)
Des accords ont été signés pour transformer le secteur des transports publics au Sénégal. Ces accords prévoient l’acquisition de 121 bus électriques auprès de l’entreprise chinoise CRRC Corporation Limited pour le projet de Bus Rapid Transit (BRT) de Dakar, géré par le groupe français Meridiam. Un programme plus vaste est envisagé pour le remplacement de plus de 40 000 véhicules urbains et interurbains, avec 6 000 bus prévus au cours des cinq prochaines années, en privilégiant les modèles à gaz et électriques. Ce projet inclut la création d’une usine d’assemblage industrielle de bus, avec la participation de fabricants chinois tels que Yutong et Zhenhuai Construction, aux côtés d’entités sénégalaises. Les accords sur les transports couvrent également la modernisation des gares routières et le développement d’infrastructures de recharge « vertes ».
Dans le domaine du développement rural, un prêt chinois financera la deuxième phase du projet de forages ruraux, visant à améliorer l’accès à l’eau potable dans les zones rurales. Cette initiative s’inscrit dans les priorités de développement humain du Sénégal, conformément à la « Vision Sénégal Horizon 2050 ».
L’orientation vers les « bus électriques » et les « infrastructures de recharge vertes » , ainsi que l’accent sur les « énergies renouvelables » , traduisent un alignement avec les objectifs environnementaux mondiaux et l’ambition du Sénégal d’atteindre 40 % d’énergie renouvelable d’ici 2030. Il ne s’agit pas seulement d’acquérir de nouveaux équipements, mais d’opérer un virage stratégique vers un développement plus durable. De plus, l’inclusion de la formation de 200 ingénieurs et techniciens dans les matériaux préfabriqués , et l’insistance sur la maîtrise locale de l’entretien et de l’exploitation de ces nouvelles technologies , démontrent une volonté délibérée d’assurer le transfert de technologie et de renforcer les capacités locales. Cette approche répond à une critique récurrente concernant les projets chinois en Afrique, qui est le manque de transfert de savoir-faire.
2.4. Autres secteurs stratégiques (agro-industrie, énergies renouvelables, culture, commerce)
Des protocoles d’intention ont été signés avec des acteurs du secteur privé chinois dans les domaines de l’agro-industrie et des énergies renouvelables. La visite a également englobé une coopération plus large dans l’industrie, le logement et la logistique. Des plans sont en cours pour le développement de nouveaux pôles industriels à Diamniadio, Casamance, Touba et Matam.
Un partenariat stratégique entre les ports de Dakar et de Guangzhou vise à positionner le Sénégal comme un hub maritime régional. Les liens culturels, éducatifs et touristiques seront également renforcés, notamment dans le cadre de l’Année des Échanges Interpersonnels Chine-Afrique 2026. Cela inclut des programmes de formation et des bourses pour les cadres sénégalais. Des accords ont également été conclus avec China Media Group, l’agence de presse sénégalaise APS et le radiodiffuseur national RTS, signalant une coopération dans le domaine des médias.
La diversité des secteurs couverts par ces accords, incluant l’agro-industrie, les énergies renouvelables, le logement, la logistique, la culture, l’éducation et les médias , révèle une approche de coopération globale plutôt qu’une focalisation étroite sur les industries extractives. Cette orientation est en adéquation avec la « Vision 2050 » du Sénégal, qui promeut un développement diversifié et durable. L’objectif explicite de faire du Sénégal un « hub logistique en Afrique de l’Ouest » et le plaidoyer de M. Sonko pour une « meilleure intégration régionale » soulignent une vision où ces accords bilatéraux contribuent à une intégration économique régionale plus large au sein de la CEDEAO et de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf).
- Trajectoire historique des relations sino-sénégalaises
3.1. Jalons diplomatiques et évolution économique (après le rétablissement de 2005)
Les relations diplomatiques entre la Chine et le Sénégal ont une histoire complexe, marquée par des périodes de coopération, une rupture en 1996 lorsque le Sénégal a reconnu Taïwan, et un rétablissement en 2005. La rapidité avec laquelle les relations ont été rétablies en 2005 témoigne d’une volonté politique mutuelle. Ce réengagement a coïncidé avec la création du Forum sur la Coopération Chine-Afrique (FOCAC) en 2000, qui a servi de plateforme pour un engagement sino-africain renforcé.
Historiquement, la coopération chinoise au Sénégal s’est concentrée sur l’agriculture, les services médicaux et les travaux publics. Des projets d’infrastructure significatifs, tels que le « Stade de l’Amitié » (1985) et divers hôpitaux, ont été réalisés. Après 2005, la Chine a entrepris de nombreux projets, notamment la réhabilitation de 11 stades régionaux, la construction de centres culturels, une centrale thermique, des fermes piscicoles, des installations électriques et un réseau téléphonique rural.
Malgré ces contributions en matière d’infrastructures, la balance commerciale a toujours été fortement déséquilibrée en faveur de la Chine. En 2005, le Sénégal a enregistré un déficit de 86,6 millions d’euros, avec une prédominance écrasante des produits chinois sur le marché sénégalais (95 %), tandis que les exportations sénégalaises vers la Chine étaient minimes (4 %). Bien que la Chine ait augmenté le nombre de produits sénégalais exemptés de droits de douane, ce déséquilibre a persisté.
Le parcours historique des relations sino-sénégalaises révèle une évolution d’une coopération initialement motivée par des alignements idéologiques dans les années 1960 et 1970 vers une diplomatie plus pragmatique et axée sur les intérêts après 2005. La déclaration attribuée au Sénégal selon laquelle « Les États n’entretiennent pas des amitiés entre eux mais poursuivent des intérêts » illustre parfaitement la logique du Sénégal pour renouer avec la Chine. Cette approche indique que le Sénégal perçoit la Chine comme une puissance économique montante capable d’offrir une alternative aux partenaires occidentaux traditionnels, en particulier en ce qui concerne le financement du développement sans conditions trop strictes.
3.2. Dynamiques changeantes et stratégie de diversification du Sénégal
L’approche actuelle du gouvernement sénégalais marque une rupture avec les administrations précédentes, avec une intention claire de diversifier les partenariats internationaux au-delà des alliés occidentaux traditionnels. Cette stratégie inclut le renforcement des liens avec d’autres nations asiatiques comme la Malaisie, l’Indonésie et le Vietnam.
Cette diversification est motivée par un désir accru de « souveraineté » et de « rééquilibrage » des relations, plutôt que par une rupture totale avec les partenaires historiques. La politique étrangère du Sénégal, sous la direction de M. Sonko, adopte également des positions fermes sur des questions internationales, telles que le conflit israélo-palestinien, et maintient une neutralité dans des conflits comme la guerre russo-ukrainienne, démontrant ainsi une posture diplomatique plus indépendante.
La stratégie active de diversification du Sénégal, notamment son engagement avec la Chine et d’autres partenaires non traditionnels, est une illustration concrète de sa volonté de tirer parti de l’ordre mondial multipolaire émergent. En évitant un alignement exclusif avec un seul bloc, le Sénégal cherche à maximiser son influence diplomatique et ses opportunités économiques, obtenant potentiellement de meilleures conditions et des options de développement plus variées. Cette approche proactive dénote une conscience stratégique selon laquelle, dans un monde multipolaire, les nations plus petites peuvent accroître leur autonomie en interagissant avec diverses puissances, ou simplement en élargissant leurs choix.
- Analyse des implications économiques et financières
4.1. Paysage de la dette du Sénégal et rôle de la Chine (y compris l’audit de la « dette cachée »)
La situation de la dette publique du Sénégal représente une préoccupation majeure pour la nouvelle administration. Un audit récent a révélé que la dette publique et le déficit budgétaire avaient été « sous-estimés » par le régime précédent (2012-2024). Le déficit aurait atteint une moyenne de -10,4 % du PIB entre 2019 et 2023, soit près du double des -5,5 % précédemment déclarés. Le ratio dette/PIB a atteint 83,7 % en 2023, contre une projection initiale de 73,6 %.
Le Fonds Monétaire International (FMI) a estimé une « dette cachée » d’environ 7 milliards de dollars (4 250 milliards de FCFA) entre 2019 et 2024, qui n’avait pas été divulguée publiquement aux citoyens ou à d’autres créanciers. Cette opacité aurait permis au gouvernement précédent d’obtenir des prêts à des taux avantageux en présentant une situation financière plus saine.
La Chine est un créancier bilatéral important, bien que non dominant, représentant 7 % de la dette bilatérale du Sénégal. La Banque mondiale est le principal créancier multilatéral (23 %), et la France détient 6 % de la dette bilatérale. Malgré ce contexte de dette difficile, le Premier ministre chinois Li Qiang a exprimé sa confiance dans la capacité du Sénégal à surmonter sa situation financière, suggérant des solutions telles que l’expansion de la demande intérieure, l’amélioration des recettes fiscales et l’allégement de la dette par le développement. La Chine s’est également engagée à débloquer des financements pour des projets spécifiques. Le gouvernement sénégalais, sous la direction de M. Sonko, s’est engagé en faveur de la transparence et de la bonne gouvernance, dans le but d’éviter de futurs scénarios de « dette cachée ». Il prévoit également de lancer des « patriotes bonds » destinés à la diaspora pour couvrir les besoins de financement.
Le tableau suivant présente les indicateurs clés de la dette publique du Sénégal et la part de la Chine :
Table 2: Indicateurs de la Dette Publique du Sénégal (2019-2025) et Part Chinoise
Indicateur |
2019 |
2020 |
2021 |
2022 |
2023 |
2024 (proj.) |
2025 (proj.) |
Sources |
Dette Publique (% du PIB) |
>70% |
75,6% |
83,7% (audité) / 73,6% (initial) |
|
||||
Déficit Budgétaire (% du PIB) |
-6,4% |
-6,6% |
-10,4% (audité) / 5,1% (initial) |
>-7,5% |
-7,1% |
|
||
Dette « Cachée » (Mds USD) |
7 (2019-2024) |
|
||||||
Part Chinoise de la Dette Bilatérale (%) |
7% |
|
||||||
Principaux Créanciers |
Banque Mondiale (23%), Chine (7%), France (6%) |
|
L’audit qui a révélé la « dette cachée » et des déficits budgétaires plus élevés a initialement conduit à la suspension de certains financements de projets. Cependant, la Chine, tout en reconnaissant la situation, a exprimé sa confiance et s’est engagée à débloquer des fonds et à explorer de nouveaux mécanismes comme les Panda Bonds. Cette dynamique suggère une réalité complexe : bien que les problèmes de transparence puissent entraîner des interruptions temporaires de financement, les intérêts stratégiques à long terme de la Chine au Sénégal, tels que le positionnement du pays comme un hub régional et son alignement avec la Vision 2050, peuvent souvent primer sur les préoccupations financières à court terme. Cela implique que la Chine, contrairement à certains prêteurs traditionnels, pourrait faire preuve de plus de flexibilité dans son engagement après un audit, privilégiant la continuité des projets et l’alignement stratégique plutôt que la seule rectitude financière immédiate, pourvu qu’il y ait une voie claire vers le remboursement ou un bénéfice stratégique.
4.2. Opportunités de croissance économique, d’industrialisation et de création d’emplois
Les accords signés sont susceptibles de stimuler la croissance économique en injectant des investissements dans des secteurs clés tels que les infrastructures numériques, les transports et l’industrie. L’établissement de nouveaux pôles industriels et d’une usine d’assemblage de bus s’aligne sur l’objectif du Sénégal d’industrialisation locale et de réduction de la dépendance aux importations.
Ces projets devraient créer des emplois, en particulier pour les jeunes, qui constituent la majorité de la population. Le « New Deal Technologique » vise spécifiquement à créer une économie numérique génératrice d’emplois. La transformation des transports publics avec des véhicules électriques et la modernisation des infrastructures amélioreront la mobilité urbaine et pourraient stimuler les industries de services connexes.
La double approche, axée à la fois sur des projets industriels lourds (usines d’assemblage de bus, pôles industriels) et sur des infrastructures numériques avancées (région cloud, 5G, IA) , suggère une stratégie à deux volets adoptée par le Sénégal pour accélérer son développement. Cette stratégie vise non seulement à combler les déficits d’infrastructures immédiats et à créer des emplois traditionnels, mais aussi à positionner le Sénégal pour la compétitivité économique future à l’ère numérique. Le pays pourrait ainsi devenir un leader régional dans les secteurs de l’économie traditionnelle et de la nouvelle économie.
4.3. Défis et risques (ex: déséquilibre commercial, viabilité de la dette, préoccupations de transparence)
Historiquement, le Sénégal a été confronté à un déficit commercial persistant avec la Chine, les importations chinoises dépassant largement les exportations sénégalaises. La Chine a montré peu d’intérêt pour les principales exportations sénégalaises.
Des préoccupations subsistent concernant l’opacité des pratiques de prêt chinoises et le risque de « diplomatie du piège de la dette », où les pays pourraient perdre le contrôle d’actifs stratégiques en raison de leur incapacité à rembourser. Bien que la dette du Sénégal soit jugée « soutenable » par certains , l’audit récent révélant une dette cachée accentue ces inquiétudes.
Des critiques portent également sur la qualité de certains projets d’infrastructure chinois et le non-respect des codes du travail et de l’environnement locaux par les entreprises chinoises. Des craintes subsistent quant à la concurrence déloyale pour les entreprises locales en raison de l’afflux de produits chinois bon marché. Le nouveau gouvernement sénégalais met l’accent sur la transparence et la bonne gouvernance , mais le défi demeure d’assurer que ces principes sont appliqués à tous les accords internationaux, en particulier avec des partenaires dont les pratiques peuvent différer.
La politique étrangère du gouvernement Sonko met en avant la « souveraineté » et la « non-domination ». Cependant, le Sénégal est confronté à d’importants défis liés à la dette, y compris une « dette cachée » précédemment révélée , et recherche des financements externes, notamment auprès de la Chine, pour son programme de développement. Le risque de « diplomatie du piège de la dette » et l’opacité des prêts chinois créent une tension. Bien que le Sénégal cherche à se libérer des conditionnalités traditionnelles, la dépendance à l’égard de nouveaux partenaires pour des financements substantiels peut introduire de nouvelles formes de dépendance ou d’influence. Le paradoxe réside dans la manière dont une nation cherchant à accroître sa souveraineté peut gérer un endettement externe important sans compromettre son autonomie à long terme ou tomber sous de nouvelles formes d’influence économique. Cela souligne la nécessité cruciale de renforcer la gouvernance interne et la capacité de négociation.
- Considérations sociales et environnementales
5.1. Impact sur l’emploi local et les entreprises
Les accords visent à favoriser la création d’emplois locaux, notamment par le biais d’initiatives d’industrialisation et de transfert de technologie. L’usine d’assemblage de bus, par exemple, est censée créer des emplois. Cependant, des préoccupations historiques persistent concernant le faible nombre d’emplois locaux générés par les entreprises chinoises et le manque de transfert significatif de savoir-faire. Des critiques soutiennent que les entreprises chinoises ne respectent souvent pas les codes du travail locaux.
L’afflux de produits chinois bon marché a historiquement créé une concurrence intense, souvent perçue comme déloyale, pour les entreprises et artisans locaux sénégalais, entraînant un déclin de certaines industries locales comme le textile. Si certains consommateurs bénéficient de prix plus bas, les commerçants et fabricants locaux sont confrontés à des défis importants.
La tension entre le besoin de développement d’infrastructures et d’industries à grande échelle, souvent facilité par les investissements chinois, et la protection de l’emploi et des entreprises locales est manifeste. Alors que les nouveaux projets promettent des emplois , les expériences passées ont montré des bénéfices locaux limités et une concurrence intense. La capacité du nouveau gouvernement à négocier et à faire appliquer des clauses qui privilégient réellement le contenu local, la création d’emplois et le transfert de compétences, plutôt que de simplement accepter l’investissement étranger pour lui-même, mettra à l’épreuve son engagement envers la « souveraineté » et le « pragmatisme ».
5.2. Durabilité environnementale dans les projets conjoints
Les accords signés témoignent d’un engagement envers l’« énergie verte », avec un accent sur le solaire et le biogaz, en ligne avec l’objectif du Sénégal d’atteindre 40 % d’énergies renouvelables d’ici 2030. Le passage aux bus électriques et à gaz contribue également à la réduction de l’empreinte carbone. Des études d’impact environnemental sont exigées pour les projets, dans le but de minimiser les effets négatifs.
Cependant, une critique historique des projets chinois en Afrique concerne leur perception de non-respect des réglementations environnementales et des codes environnementaux locaux.
Bien que les objectifs déclarés des nouveaux accords incluent l’« énergie verte » et la réduction de l’empreinte carbone , il existe un historique de critiques concernant les lacunes environnementales des projets chinois. Cela soulève une question cruciale quant à la mise en œuvre réelle de ces engagements. L’aspect « vert » des accords dépendra fortement de la rigueur de la supervision sénégalaise et de sa capacité à faire appliquer les normes environnementales, en particulier compte tenu du modèle de déploiement rapide souvent associé aux projets de développement chinois. Le défi consiste à s’assurer que la poursuite d’un développement rapide ne compromet pas la durabilité environnementale à long terme.
- Mise en œuvre, suivi et perspectives d’avenir
6.1. Déclarations officielles sur les résultats concrets et les délais
Le Premier ministre Sonko a affirmé que les citoyens sénégalais verraient des « retombées concrètes » de la visite dans les « jours et semaines à venir ». Le Premier ministre chinois Li Qiang a promis d’encourager ses compatriotes à « investir massivement » au Sénégal.
Des projets spécifiques, tels que l’autoroute Mbour-Fatick-Kaolack et le projet hydraulique rural, ont vu leurs financements débloqués, suggérant une avancée imminente. La transformation du secteur des transports vise à remplacer 6 000 bus au cours des cinq prochaines années, ce qui indique un calendrier à moyen terme pour cette initiative. La « Vision Sénégal 2050 » constitue le cadre global, avec une première phase quinquennale (2025-2029) axée sur le développement endogène et durable.
La promesse de M. Sonko de « retombées concrètes » dans un délai de « jours et semaines » crée des attentes élevées. Bien que certains financements aient été débloqués , l’ampleur des projets annoncés, comme le remplacement de 40 000 bus à terme , implique une mise en œuvre sur le long terme. Cela met en lumière un décalage potentiel entre la communication politique immédiate et la réalité complexe, souvent lente, des grands projets de développement. Le véritable succès sera mesuré par l’impact visible et durable sur le terrain, et non pas seulement par la signature d’accords.
6.2. Mécanismes de suivi et garantie de la transparence
Le nouveau gouvernement sénégalais a mis l’accent sur son engagement en faveur de la transparence et de la bonne gouvernance, en particulier à la lumière des révélations sur la « dette cachée ». M. Sonko a déclaré que « la vérité sera dite quelles qu’en soient les conséquences ».
La Chine a proposé que les institutions financières sénégalaises et chinoises se rencontrent pour définir les « modalités pratiques » de financement, suggérant une approche collaborative de la mise en œuvre. Le « New Deal Technologique » vise à doter le Sénégal d’une administration moderne et efficace, bénéficiant de l’écosystème numérique. La stratégie de développement du Sénégal pour 2025-2029 inclut des objectifs de promotion de la transparence financière, notamment dans les industries extractives, et la proposition de nouveaux modèles de viabilité de la dette. Une volonté plus large d’établir un système de suivi des engagements du FOCAC est également exprimée.
Le nouveau gouvernement sénégalais affirme son engagement en faveur de la transparence et de la bonne gouvernance. Or, l’historique des prêts et de la mise en œuvre des projets chinois a souvent été critiqué pour son opacité. Le défi réside dans la capacité du Sénégal à institutionnaliser efficacement son programme de transparence au sein d’un partenariat où l’autre partie (la Chine) a historiquement opéré avec moins de divulgation publique. Cela exige non seulement une volonté politique de la part du Sénégal, mais aussi des cadres juridiques solides, des équipes de négociation compétentes et des mécanismes de suivi indépendants. Ces éléments sont essentiels pour garantir que les « bénéfices concrets » soient réalisés de manière équitable et transparente pour le peuple sénégalais, et que les conditions d’engagement soient véritablement « justes et équitables », comme l’a décrit M. Sonko.
6.3. Perspectives d’avenir et alignement stratégique avec l’intégration régionale
La visite est perçue comme une « nouvelle étape » dans la consolidation des relations en vue d’un « partenariat de résultats ». Les accords, en particulier dans la logistique et les infrastructures numériques, positionnent le Sénégal comme un potentiel « hub » pour l’Afrique de l’Ouest, facilitant les échanges régionaux et renforçant la solidarité au sein de la CEDEAO et de la ZLECAf. L’accent mis sur la « coopération Sud-Sud » et l’apprentissage des modèles asiatiques suggèrent une réorientation stratégique à long terme pour le Sénégal.
La visite de M. Sonko et la nature des accords, en particulier la recherche explicite de diversification et de « souveraineté » , placent le Sénégal comme un modèle potentiel pour d’autres nations africaines cherchant à affirmer une plus grande autonomie dans un monde multipolaire. En s’engageant activement avec des puissances émergentes comme la Chine tout en articulant clairement ses intérêts nationaux et une vision d’intégration régionale, le Sénégal tente de démontrer que l’Afrique peut être un acteur proactif, et non plus un simple bénéficiaire, dans les partenariats stratégiques et économiques mondiaux. Cette approche pourrait influencer les stratégies diplomatiques africaines plus larges, notamment au sein du FOCAC et d’autres forums de coopération Sud-Sud.
- Conclusion et Recommandations
La visite du Premier ministre Ousmane Sonko en Chine représente un moment charnière dans les relations sino-sénégalaises et, plus largement, dans la réorientation de la politique étrangère du Sénégal. Les accords conclus, couvrant des domaines aussi variés que la finance, le numérique, les infrastructures et l’industrie, sont en adéquation avec la « Vision Sénégal 2050 » et l’ambition du pays de s’affirmer comme un hub régional. Ces partenariats offrent des opportunités significatives pour la croissance économique, l’industrialisation et la création d’emplois.
Cependant, l’analyse révèle également des défis persistants. Le déséquilibre commercial historique avec la Chine, les préoccupations concernant la viabilité de la dette – exacerbées par les révélations sur la « dette cachée » – et la nécessité d’assurer une transparence accrue et des retombées concrètes pour l’emploi local et les entreprises sénégalaises demeurent des points d’attention cruciaux. La capacité du Sénégal à naviguer dans ces eaux complexes, tout en maintenant son cap vers la souveraineté et la diversification, sera déterminante pour le succès à long terme de ces accords.
Pour maximiser les bénéfices de cette coopération et atténuer les risques, les recommandations suivantes sont formulées :
- Renforcer les capacités de négociation : Le Sénégal devrait investir davantage dans la formation de ses négociateurs et experts juridiques. L’objectif est d’assurer une compréhension approfondie et des conditions favorables dans les contrats internationaux complexes, en particulier avec des partenaires comme la Chine. Cela inclut l’insertion de clauses explicites sur le transfert de technologie, le contenu local et les normes environnementales.
- Mettre en place des cadres de suivi et d’évaluation robustes : Il est impératif d’instaurer des mécanismes indépendants et transparents pour le suivi de la mise en œuvre de tous les accords. Ces mécanismes devraient inclure des indicateurs de performance clairs et une publication régulière des rapports, afin de garantir des bénéfices concrets et une responsabilisation.
- Adopter une gestion proactive de la dette : Le Sénégal doit poursuivre une politique de transparence en matière de dette et explorer diverses sources de financement, telles que les Panda Bonds, tout en évaluant attentivement les implications à long terme pour la viabilité de la dette et la souveraineté nationale.
- Favoriser l’intégration du secteur privé local : Des politiques doivent être développées pour intégrer activement les petites et moyennes entreprises (PME) sénégalaises dans les chaînes d’approvisionnement des projets financés par la Chine. Il est essentiel de garantir un transfert de compétences réel et la création d’emplois locaux, afin d’atténuer les préoccupations relatives à la concurrence déloyale.
- Tirer parti de l’intégration régionale : Les accords bilatéraux avec la Chine devraient être activement utilisés pour renforcer les initiatives d’intégration économique régionale au sein de la CEDEAO et de la ZLECAf. Cela positionnera le Sénégal comme une porte d’entrée et un bénéficiaire du développement africain plus large.
- Diversifier au-delà de la Chine : Tout en consolidant ses liens avec la Chine, le Sénégal devrait maintenir sa stratégie de diversification des partenariats. L’objectif est d’éviter une dépendance excessive vis-à-vis d’un seul partenaire et de conserver un portefeuille équilibré d’alliances internationales.
- Appliquer rigoureusement les garanties environnementales et sociales : Une adhésion stricte aux normes nationales et internationales en matière d’évaluation d’impact environnemental et social est nécessaire pour tous les projets. Une surveillance transparente est essentielle pour atténuer les externalités négatives.